Définition de VIL, ILE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : vil, vi-l'

DÉFINITIONS

1
Qui est de peu de valeur.
Comment en un plomb vil l'or pur s'est-il changé ?
Une chose de vil prix, une chose de peu de valeur.
Cette marchandise est à vil prix, elle est à beaucoup meilleur marché qu'à l'ordinaire.
Vendre, acheter à vil prix, vendre, acheter fort au-dessous de la valeur.
On prit la croix à l'envi ; les églises et les cloîtres achetèrent à vil prix beaucoup de terres des seigneurs
2
Sémantique : Fig. Bas, abject, méprisable.
L'on a trouvé [par orgueil] le moyen de distinguer les naissances illustres d'avec les naissances viles et vulgaires
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Gornay.
Un vil amour du gain, infectant les esprits, De mensonges grossiers souilla tous les écrits
Mardochée à ses yeux est une âme trop vile....
Qu'importe qu'au hasard un sang vil soit versé ?
Loi terrible qui mettait entre les mains de ces personnes viles [les dénonciateurs] le soin de la vengeance publique, domestique et particulière
Vous citez Dion Cassius, vil Grec, vil écrivain, vil flatteur, vil ennemi de Cicéron
Une esclave chrétienne, et que j'ai pu laisser Dans les plus vils emplois languir sans l'abaisser
Nature : S. m. Ce qui est vil, bas, honteux.
Cette prudence qui lui fit discerner le vrai d'avec le faux, le vil d'avec le précieux

HISTORIQUE

1
XIe s.
Cels ki ci sunt, devum aveir mult vil
dans Ch. de Rol. XCIII
2
XIIe s.
Car tost [nous] en seriens blasmé et vil tenu
dans Sax. XXVIII
Cument, sire, je sui vils cume chiens à ces de Juda, cume cil ki est chief des fols ki abaient vers David
dans Rois, 129
Cil siet al fembrier [au fumier], ki vis choses et despites sent de soi meismes
dans Job, p. 450
3
XIIIe s.
Il [les barons] sont plus vil qu'oncques mais ne vi si
de QUESNES dans Romanc. p. 98
N'en doit pas estre viols tenue
dans Partonop. v. 1328
Povres et viols fu et caitis
dans ib. v. 2551
Quant Adans fu en aage de neuf cens ans et trente, il morut, si comme il plot à celui qui l'avoit fait de vilterre
Les mors cuers [coeurs] pereceux et vieux
dans Anc. poésies franç. Vatic. dans LACURNE
4
XVIe s.
Les proprietaires les abandonnoient à bien vil prix
de Jacques AMYOT dans Crassus, 3
Bon citoyen estoit il, non point bas, ne vil de cueur
de Jacques AMYOT dans Nicias, 7
Une personne de vile condition
de Jacques AMYOT dans ib. 21
J'ay toutes mesaultres parties viles et communes, mais en celle-là [la mémoire, qu'il avait très mauvaise]....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 33

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. vil, vilh ; espagn. vil ; ital. vile ; du lat. vilis.

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